De Troyes à Chibougamau, avec amour

Avec une certaine discrétion, le Centre d’études collégiales à Chibougamau (CECC) contribue à solutionner la problématique démographique à laquelle la région fait face.

En 2021, ce sont trois étudiants du CECC en techniques du milieu naturel venus de France qui se sont installés à Chibougamau. Il faut dire que la formation bénéficie d’une certaine popularité à l’étranger et qu’elle attire forcément des adeptes de plein air. Encore une fois cette année (voir autre texte), cinq étudiants français sont inscrits dans ce département. Eva Torfs est une de ces finissantes qui a élu domicile au bout du parc Ashuapmushuan, voilà cinq ans. « Mon conjoint est ici, on a deux chats, une maison. Je suis 100 % installée, je repars plus », dit-elle avec conviction.

Des vacances au Québec

Eva est originaire de Troyes, une ville de 60 000 habitants située dans l’Aube, un département français de nature agricole et viticole. Avant de commencer sa formation à Chibougamau en 2018, elle n’y avait jamais mis les pieds, mais la province ne lui était pas étrangère. « Mon père est un grand amateur de chasse en pourvoiries au Québec, explique Eva Torfs. Il s’est fait des amis ici. Et des membres de ma famille ont habité au Québec, alors je suis venue plusieurs fois en vacances quand j’étais jeune. »

Après avoir obtenu un baccalauréat de technicienne supérieure en industrie agroalimentaire -un domaine qui ne l’emballait pas particulièrement -, elle rencontre des amis qui ont étudié en techniques du milieu naturel et décide de suivre leurs traces, appliquant à Saint-Félicien mais se retrouvant à Chibougamau pour des raisons de contingentement.

« C’est le cours qui intéresse le plus les étudiants internationaux, avance Eva Torfs. Sur huit étudiants dans ma cohorte, six étaient Français, deux Québécois. » Elle souligne qu’une seule est repartie dans l’Hexagone, trois (dont elle) se sont installées à Chibougamau, les deux autres vivent ailleurs au Québec.

Défis bureaucratiques

Aujourd’hui, celle qui professe avoir toujours aimé la nature et la forêt travaille dans le domaine de la faune et de l’environnement pour une firme de gestion et de conseil grâce à un permis de travail postétudes. Elle fait du « terrain de Radisson jusqu’à Val-d’Or, du Lac-Saint-Jean jusqu’à Fermont ». Le plus difficile dans son adaptation, ça n’a été ni les mœurs, ni les mouches, ni l’accent, ni la nourriture. « Je n’ai aucune difficulté à m’intégrer, assure Eva. Le plus difficile, c’est l’obtention des papiers d’immigration. C’est très long, très mal expliqué, on doit toujours chercher, ce n’est pas intuitif sur le site Internet. Il a fallu que je regarde un vidéo sur YouTube pour obtenir les bons papiers pour mon permis de travail postétudes. Là, j’ai commencé le processus pour la résidence permanente. C’est très compliqué, très long… On envoie quelque chose, on attend, on envoie quelque chose, on attend, ils nous renvoient quelque chose à faire, on le fait et après c’est le néant jusqu’à ce que ça tombe dans les mains de quelqu’un. »

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