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Daniel Bellerose brigue de nouveau Radisson

« Si on veut continuer les dossiers qu'on a déjà sur la planche à dessin », dit le président sortant de Radisson, Daniel Bellerose, « il faut essayer de me faire confiance parce qu'il y a quand même une liste de réalisations impressionnante. »

Même s’il a fait l’objet d’une pétition réclamant sa démission en 2020, le président de Radisson, Daniel Bellerose, est fier du travail accompli lors de son dernier mandat et il souhaite que la population lui accorde de nouveau sa confiance en novembre.

La Sentinelle a rencontré M. Bellerose le 17 juillet dernier dans le cadre d’une tournée régionale. Propriétaire d’une boutique d’art autochtone, M. Bellerose avait été élu en 2017 avec 71,43 % des voix contre le maire sortant Normand Latour, son unique rival. Le taux de participation avait été de 76,1 %, le plus élevé de tout le Nord-du-Québec. M. Bellerose a aussi été conseiller municipal de Radisson en 2007-2008 puis président l’espace de quelques mois. Il avait précédemment été directeur général par intérim de la localité.

Nouvelle école, nouvelle garderie

Si des problématiques persistent à Radisson, certaines solutions ont été mises en place et des actions posées. Ce sont 12 M$ qui ont été mis de côté par le gouvernement québécois pour reconstruire l’école primaire-secondaire Jacques-Rousseau, en phase avec les nouveaux standards. Le projet est prévu pour 2022-2023. « C’est majeur, commente M. Bellerose. Il y aura trois classes primaires secondaires pour 30 élèves. » Le Centre de la petite enfance a été fermé, un atout indispensable pour attirer de nouveaux citoyens dans la localité de 468 habitants, selon le recensement de 2016. Cependant, une nouvelle garderie, malheureusement non subventionnée, a été ouverte en aout. « C’est un travail de longue haleine mais, là, c’est réglé, nous dit Daniel Bellerose. Mais je ne suis pas un sauveur. Ça prend une participation citoyenne. C’est ensemble qu’on règle le problème. »

Une pétition

C’est à propos de ce dossier, selon M. Bellerose, qu’une pétition demandant sa démission signée de 70 noms a été déposée par René Racette en janvier 2020.
« Les gens voulaient que Radisson prenne en charge les frais du Centre de la petite enfance, rappelle-t-il. Mais une ville ne peut pas avoir de permis de garderie. »
On l’a aussi accusé d’avoir dénoncé une personne opérant une garderie au noir, chose qu’il réfute complètement. En 2018, une plainte a été déposée contre Daniel Bellerose à la Commission des affaires municipales. On lui reprochait d’avoir un conflit d’intérêt dans le versement par la localité d’une subvention de 10 000 $ au parc Robert A. Boyd, un organisme sans but lucratif dont il était le coordonnateur. « Mais j’étais à Cuba quand le conseil municipal a pris la décision », affirme M. Bellerose, contre qui aucun blâme n’a été retenu.
« Aujourd’hui, le cancer des politiciens, déplore-t-il, ce sont les histoires sur Facebook. Tu ne peux pas te battre, même si tu es blanchi. Les gens ne vont pas aux sources. »

Le centre de formation pour les pompiers

Parmi les réalisations auquel le conseil municipal actuel a collaboré, M. Bellerose mentionne également le centre de formation pour les pompiers, opérationnel depuis 2019, l’aménagement du coupe-feu ceinturant la localité et le financement des futures serres des Jardins du 53e Taïga.Il signale en outre l’inauguration d’un bureau du député Denis Lamothe dans l’hôtel de ville de Radisson. « C’est un signal fort à la population, se réjouit le président. Les promoteurs pourront passer leur dossier plus rapidement. »

Revoir les règles fiscales

Le prochain conseil municipal n’en aura pas moins d’importants défis. Pour Daniel Bellerose, la question de la pénurie de personnel sera un enjeu prioritaire des prochains élus.
« Pour être attractif, souligne-t-il, des dossiers de fond devront être attaqués, des règles fiscales revues en profondeur. La prime pour région éloignée n’a pas été revue depuis des décennies. […] Il faut que le gouvernement nous donne des avantages fiscaux […], sinon on sera dans la même position dans 10 ans. Les municipalités du Nord-du-Québec sont au même diapason. »
Il rappelle en outre que la localité est financée à hauteur de 250 personnes alors qu’elle donne des services pour 700 personnes.
De son côté, la localité a mis en pratique des recommandations de la firme Raymond Chabot Grant Thornton pour concernant le cout du loyer pour ses employés et sa déductibilité.

Le cancer des fly-in fly-out

Le président dénonce le manque de logements abordables et familiaux. « Beaucoup [des maisons de Radisson] appartiennent à des promoteurs qui louent à des travailleurs plutôt qu’à des familles, observe M. Bellerose. C’est plus payant. Ça va devenir une priorité majeure. Nous avons sensibilisé le député à ce propos. » « Le fly-in fly-out, c’est notre cancer », considère le président de Radisson. « C’était pas ça, il y a 20 ans. C’était des familles. » Le développement du sentiment d’appartenance à Radisson doit être à l’ordre du jour du prochain conseil, à l’instar de la réparation de l’aqueduc qui a une fuite d’eau, et du remplacement du bassin d’eaux usées qui est arrivé en fin de vie.

Un bilan positif

Pour le président sortant, son bilan positif bien qu’imparfait justifie que la population lui renouvèle sa confiance.
« Si on veut continuer les dossiers qu’on a déjà sur la planche à dessin, dit-il, il faut essayer de me faire confiance parce qu’il y a quand même une liste de réalisations impressionnante. Il reste des choses à faire. Si on réussit à ramer dans le même sens et à mettre de l’eau dans son vin, on va être encore capable de réaliser un très beau bilan. »

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