Chibougamau pourra former les pompiers de la région

C’est une autorisation toute simple qui a été demandée au conseil de ville dernièrement par le Service de sécurité incendie de la Ville de Chibougamau et qui aura cependant des répercussions importantes pour la région toute entière. Il sera désormais plus simple pour le service incendie de donner des formations partout dans la région à d’autres services qui en feront la demande.

La Ville de Chibougamau forme ses pompiers depuis déjà une bonne dizaine d’années et elle forme également les sapeurs-pompiers de la Ville de Chapais grâce à deux instructeurs locaux qui sont accrédités par l’École nationale des pompiers du Québec. Mais quand le service avait des demandes des autres municipalités, il leur fallait à chaque fois obtenir une autorisation au conseil de ville, ce qui demandait quand même un certain temps. Grâce à la nouvelle résolution, plus générale, il n’est plus nécessaire de le faire à la demande.

Ceci est nécessaire lorsque les plus petites communautés de la région n’ont pas d’instructeur dans leur rang. « Les communautés comme Lebel-sur-Quévillon, Matagami et Radisson n’ont pas d’instructeurs dans leurs services. Quand ils font venir un instructeur, ça leur coute très cher parce que, souvent, ceux-ci n’y vont que les fins de semaine », nous mentionne Jean-Guy Perreault, directeur du Service de sécurité incendie de la Ville de Chibougamau. On comprend que les frais sont différents et plus élevés pour les weekends. Mais du côté de Chibougamau, le service a développé un système durant la pandémie qu’il est possible encore d’appliquer et qui va faire réaliser des économies aux villes voisines tout en donnant une formation avec des horaires plus flexibles.

Formation à distance

La formule est déjà en place du côté des futurs sapeurs pour Chibougamau et Chapais. « Nous donnons la formation théorique en classe et la formation est enregistrée via la plateforme Teams. Par la suite, les étudiants peuvent l’écouter quand ils le veulent dans la semaine suivante », nous informe M. Perreault. Cette formation est idéale parce que plusieurs personnes qui voulaient devenir pompier travaillaient sur le 14\14. Cette formule leur permet de ne pas manquer de cours théoriques pendant qu’ils sont à la mine. « Si nous essayons d’avoir tout le monde présent en classe en même temps, c’est presque impossible. Comme tout le monde a écouté le cours théorique, quand il est temps de mettre l’enseignement en pratique, tous sont au même niveau. » Il faut noter que les cours pratiques sont donnés par les lieutenants de chaque municipalité, ce qui évite au candidat de devoir se déplacer tout en ayant la meilleure formation possible. Du même coup, les villes n’ayant qu’un ou deux candidats à la formation n’ont pas de cout astronomique à dépenser.

Ainsi, les formateurs de Chibougamau pourront également donner des cours de spécialités comme l’opération des pinces de désincarcération, le travail avec des matières dangereuses dans les communautés voisines. « À l’occasion, nous avons des demandes et nous allons pouvoir les donner sur les communautés. » M. Perreault mentionne que, à la suite des formations, c’est un évaluateur de l’École nationale des pompiers du Québec qui vient certifier les candidats, que ce soit pour la formation de pompier 1 ou pour toute autre formation complémentaire.

Feux de forêt

Les dernières semaines ont été assez mouvementées pour les pompiers de Chibougamau avec les feux de forêt et l’évacuation de la ville. « Nous avions des plans établis. Il y avait du personnel de garde de plus. » M. Perreault est très fier de sa brigade. Durant l’évacuation, ce sont 22 pompiers sur les 30 qui sont restés. Même si les feux de forêt ne sont pas leur spécialité, les sapeurs de Chibougamau sont intervenus sur 4 incendies à la demande de la SOPFEU. « Elle était trop occupée pour se déplacer et nous sommes venus en renfort. Mais nous sommes des combattants de feux de structure, de bâtiment; la forêt, c’est vraiment la SOPFEU qui est la spécialiste. »