Tout comme l’Union des municipalités du Québec (UMQ), la Ville de Chibougamau se dit très préoccupée par la pénurie de main-d’œuvre dans les régions. Celle-ci est causée par les restrictions sur les travailleurs étrangers temporaires (TET). « C’est une question de développement régional », a lancé la mairesse Manon Cyr qui en a discuté avec les candidats aux prochaines élections fédérales dans le comté.
Dans un contexte de perturbations économiques, la Municipalité de Chibougamau partage la préoccupation de l’UMQ quant à la pénurie de main-d’œuvre dans les régions. Dans une communication, la semaine dernière, la mairesse de Chibougamau voulait faire part de ses inquiétudes au sujet de l’immigration et de l’importance des travailleurs étrangers à Chibougamau, mais aussi dans toute la Jamésie. Cette inquiétude préoccupe non seulement tous les élus de sa ville, mais ceux de toute la région. « Concrètement, pour des entreprises comme Chantiers Chibougamau, mais aussi et beaucoup de nos commerces dépendent de cette main-d’œuvre, souligne la mairesse. Il y a l’enjeu de reconstitution familiale aussi. Souvent la conjointe ou le conjoint, voire même les enfants, peuvent travailler dans certains commerces chez nous. »
C’est d’ailleurs l’un des points majeurs discuté avec les quatre candidats de l’élection fédérale qui connaitra son dénouement le 28 avril prochain. « À Chibougamau, comme en Jamésie, notre communauté, nos grandes entreprises, nos commerces de détail et nos institutions ont besoin de monde pour maintenir la croissance de nos entreprises, mais aussi garder nos services de proximité et cela dans l’ensemble des villes », souligne la mairesse Cyr. Même si le gouvernement du Québec a ouvert la porte à maintenir en emploi jusqu’à 2 000 travailleurs étrangers temporaires (TET) dans le secteur manufacturier en région, d’autres secteurs d’importance dépendent également des TET. C’est une question de développement régional, mais aussi de maintien des commerces de proximité et de services dans nos communautés et en particulier à la Baie-James.
La mairesse de Chibougamau a même travaillé dans certains dossiers d’immigration dans les derniers mois avec la député fédérale. « Ce n’était pas facile », lance-t-elle. La situation qu’elle juge préoccupante l’est d’autant plus que les municipalités ne disposent pas des ressources pour ce genre de situation. Il faut également revoir les critères d’admissibilité. « Je comprends qu’à Montréal et à Québec ils ont de la pression et que certaines personnes croient qu’il y a trop d’immigrants. Mais ce n’est pas le cas chez nous. Une région comme la nôtre, nous avons encore la capacité d’en recevoir et nous en avons besoin. Il faut alléger les critères d’admission. » La campagne électorale est le moment idéal pour faire connaitre les enjeux de la région et elle est convaincue que les deux paliers de gouvernements devront s’assoir et s’accorder sur le sujet.
La Ville de Chibougamau se joint donc à l’UMQ et demande des engagements des partis fédéraux au sujet des particularités locales et régionales comme le salaire médian, le taux de chômage et les pénuries de main-d’œuvre qualifiée. Et aussi revenir sur la décision d’imposer un plafond de 10 % d’embauche autorisée pour les postes à bas salaire et ramener la durée des permis de travail à un minimum de deux ans. « Au-delà des tarifs douaniers américains, le manque de main-d’œuvre est aujourd’hui la préoccupation principale des mairesses et des maires en région.
C’est une question de développement régional mais, dans plusieurs cas, c’est aussi une question de maintien des commerces de proximité et de services dans nos communautés. Nous devons nous assurer d’avoir des conditions favorables pour maintenir nos régions fortes et résilientes », déclare Guillaume Tremblay, premier vice-président de l’UMQ et maire de Mascouche.