L’incendie du 1er janvier 1980 à Chapais restera à jamais gravé dans la mémoire collective de la communauté. Le début d’année 2025 marquera les 45 ans du triste évènement dont les séquelles demeurent vives dans la population.
Les tristes évènements de ce qui devait être un événement festif ravivent de douloureux souvenirs chez le maire de Chapais, Jacques Fortin. Celui qui a vécu de près l’évènement et qui y a perdu plusieurs amis nous raconte en entrevue comment il se sent et comment la communauté vivra ces heures difficiles du 31 décembre 2024 et du 1er janvier 2025.
« On ne parle pas ici d’anniversaire pour parler de cet évènement, un mot qui n’est pas approprié. Disons plutôt que nous souhaitons souligner les 45 ans du triste évènement du 1er de l’an 1980 de la ville de Chapais », souligne d’entrée de jeu le maire Fortin.
Le maire Fortin se montre très clair sur un point : « La ville de Chapais ne revivra pas ce triste évènement au 1er de l’an 2025. Le 29 décembre prochain, les citoyens de Chapais se réuniront à la salle des Chevaliers de Colomb pour célébrer la nouvelle année 2025. »
Un sujet sensible
Même 45 ans après l’incendie qui a fait 49 victimes, le 1er de l’an 1980 reste un sujet sensible, presque tabou. Un tel évènement, qui marque si profondément une communauté tissée serrée, ne peut que laisser des traces indélébiles non seulement dans la mémoire collective, mais aussi dans les souvenirs de ceux et celles qui étaient présent.es lors de cet incendie.
« Pour la communauté de Chapais, cette tragédie reste un souvenir ineffaçable. Nous en parlons rarement quand on nous pose des questions à ce sujet. Nous répondons par un résumé bref, pour ne pas raviver les blessures et les gens comprennent. »
Un geste avec de graves conséquences
Le maire Fortin se rappelle des circonstances entourant le déclenchement de l’incendie et de la suite tragique qui en a découlé. Le déroulement tragique des évènements reste gravé dans sa mémoire. Il en parle encore 45 ans plus tard avec une vive émotion dans la voix.
« La tragédie de Chapais est née malheureusement d’un geste anodin : une personne a joué avec un briquet, déclenchant un incendie tragique qui a emporté 49 membres de notre communauté. Cet évènement tragique, encore 45 ans plus tard, reste difficile à aborder sans raviver des émotions douloureuses. C’est une blessure que nous n’oublierons jamais », mentionne M. Fortin.
Il ajoute ceci : « J’aimerais que les gens se rappellent qu’un simple geste anodin peut amener à un tel drame. C’est pourquoi je vous invite, en ce temps de festivités, à la prudence. »
Des séquelles qui demeurent
L’incendie de 1980 aura laissé chez le maire de Chapais des séquelles personnelles. Si l’on demandait aux hommes et aux femmes qui ont vécu le drame en 1980, il est certain que celui-ci les aura également marqués profondément.
« Quand on me demande ce que cette tragédie a laissé comme séquelles, je ne peux qu’être honnête. Le temps des fêtes est désormais empreint d’une nostalgie amère pour moi. Chaque année, cet incendie revient en mémoire et brise l’ambiance festive. La joie et l’explosion de bonheur que je ressentais autrefois ont disparu, remplacées par une mélancolie que je n’arrive pas toujours à surmonter. »
Une vigilance accrue
Le maire Fortin insiste sur le fait que cet évènement a profondément marqué la communauté chapaisienne et a provoqué certains changements de comportements.
« Depuis, nous restons vigilants. Nous nous assurons que les mesures de sécurité sont prises, que les issues de secours soient bien dégagées et accessibles. C’est devenu des réflexes indispensables pour chaque regroupement ou évènement. »
Une possible commémoration
Par ailleurs, le maire Fortin salue le geste posé par les pompiers de Chapais concernant la restauration des pierres tombales. Il n’exclut pas non plus une possible commémoration à venir.
« C’est une grande initiative que les pompiers de Chapais ont faite avec une levée de fonds pour la restauration des pierres tombales pour des personnes décédées lors de cette tragédie du 1er janvier 1980. Lorsque la restauration sera complète, il serait bon qu’une cérémonie de commémoration soit organisée par la communauté », croit M. Fortin.
D’un autre côté, le maire Jacques Fortin se montre également très respectueux envers les familles touchées par le drame. « Nous ne soulignons pas cet évènement pour le respect des familles affectées par cette épreuve et qui demeurent à Chapais. »
Une communauté qui change
« Le temps passe et Chapais change. De nouvelles générations prennent place, des gens de l’extérieur viennent s’installer, souvent sans connaitre cette histoire. Le visage de la ville se transforme peu à peu, mais pour ceux qui ont vécu cette nuit (du 1er janvier 1980), la mémoire demeure. »
Une chose est certaine : que cela fasse 20, 30 et même 45 ans que ce drame ait été vécu par la communauté, les images resteront bien gravées dans les mémoires des gens. Des souvenirs qui gardent bien vivantes les personnes qui sont décédées dans l’incendie du 1er janvier 1980 à Chapais.