Plusieurs initiatives environnementales seront mises de l’avant à Chapais en 2025. Parmi les projets d’envergure, la Ville prévoit soumettre son projet d’usine de traitement des eaux usées au ministère concerné. Elle souhaite également aller de l’avant avec la valorisation des matières organiques.
Le contremaitre des travaux publics et responsable des services techniques et de l’environnement à la Ville de Chapais, Simon Blanchet, trace le portrait des projets et initiatives environnementales qui retiendront l’attention en 2025.
Gestion des eaux usées
« Après six ans d’études de caractérisation et de conception des infrastructures de gestion des eaux usées, la Ville prévoit de soumettre son projet d’usine de traitement des eaux usées au ministère des Affaires municipales et de l’Habitation. L’objectif est de rendre cette usine opérationnelle d’ici 2027-2028 », souligne M. Blanchet.
La gestion de l’eau potable et des eaux usées reste un enjeu crucial et une priorité pour Chapais. Simon Blanchet mentionne que « les infrastructures vieillissantes de distribution de l’eau nécessitent des mises à niveau importantes. La Ville espère bénéficier du meilleur soutien financier possible pour offrir à ses citoyens des infrastructures modernes et efficaces, ce qui nécessite parfois de reporter certains projets. »
Compostage d’ici la fin 2025
La Ville de Chapais envisage également de lancer la collecte et le compostage des matières organiques d’ici la fin 2025, estime Simon Blanchet. Ce projet a pour objectif de valoriser des matières organiques et se fait en partenariat avec des acteurs régionaux tels que la Ville de Chibougamau.
« Ce projet vise à réduire l’enfouissement des déchets tout en produisant du compost pour des initiatives locales d’agriculture et de culture en cours depuis plusieurs années. »
Chapais met de l’avant des projets écoresponsables innovants et le conseil municipal et son équipe municipale n’y sont pas étrangers. « Nous mettons en avant des initiatives intégrant des solutions concrètes pour réduire l’impact environnemental et promouvoir une gestion responsable des ressources. »
Il mentionne que « ces efforts s’inscrivent dans une approche globale de développement durable, où l’équilibre entre les besoins de la communauté et la préservation de l’écosystème local demeure essentiel. »
Des actions demandées
Un autre projet environnemental à Chapais, c’est celui de la revitalisation de l’ancien parc minier de Chapais.
Ce projet est pensé dans le cadre d’une démarche d’économie circulaire, alors que les cendres produites par Chapais Énergie ont été utilisées pour revitaliser ce site autrefois aride.
« Malgré ce succès, nous constatons une absence d’actions similaires de la part des autorités régionales et provinciales concernant d’autres parcs miniers, tels que ceux de Chibougamau. La Ville de Chapais est prête à partager son expertise pour accélérer ces efforts en faveur de l’environnement. Il est temps de se mettre en action », souligne Simon Blanchet.
Harmonisation des normes gouvernementales
L’une des particularités de Chapais, tout comme pour plusieurs villes de plus petite taille, est celle des normes gouvernementales à respecter alors que les réalités sont bien différentes entre d’autres villes.
Chapais doit respecter des normes environnementales strictes imposées à l’échelle provinciale et fédérale. Ces exigences, souvent pensées pour de grandes villes comme Laval, ne tiennent pas toujours compte des réalités spécifiques des petites municipalités nordiques, affirme M. Blanchet.
« Cela complique également la mise en œuvre de projets communs avec les communautés cries, en raison de divergences réglementaires entre les paliers de gouvernement. À notre avis, ces normes devraient être harmonisées rapidement par les différents gouvernements pour le bénéfice de l’ensemble des habitants de la région. »
Défis et contraintes
« La Ville de Chapais se distingue par son engagement affirmé envers la protection de l’environnement. Sous la gouvernance de son conseil municipal, l’environnement occupe une place centrale dans le développement de projets structurants, illustrant une volonté de conjuguer croissance économique et durabilité », ajoute le responsable.
Le responsable ajoute que « cette vision ambitieuse s’accompagne de défis importants et de contraintes spécifiques à une petite municipalité comme la nôtre. Malgré cela, l’environnement reste au cœur de chaque décision prise par le conseil municipal. »
Soutien gouvernemental
Il précise que, malgré son ambition, Chapais fait face à plusieurs défis. Tout d’abord, celui des ressources financières puisque le financement des infrastructures et projets verts nécessite un soutien significatif des gouvernements provincial et fédéral.
Un défi de taille est aussi celui des conditions nordiques. Les particularités climatiques et l’éloignement des grands centres augmentent les couts et les contraintes techniques, en comparaison aux municipalités du sud, affirme M. Blanchet.
Il ajoute « qu’en plaçant l’environnement et l’économie circulaire au centre de ses préoccupations, Chapais aspire à devenir un modèle de gestion durable pour les communautés nordiques. Bien que les défis soient nombreux, la Ville démontre une détermination à construire un avenir où le respect de la nature et le bienêtre des citoyens coexistent harmonieusement. »
Adhésion de la population
Parmi les défis, on retrouve celui de l’adhésion de la population. « Sensibiliser les citoyens aux nouvelles pratiques et au recyclage est essentiel, notamment en prévision de l’implantation imminente du compostage, qui demandera un niveau supplémentaire de collaboration de leur part afin de diminuer la pression financière occasionnée par l’enfouissement des déchets. »
La Ville demande d’ailleurs la collaboration des entreprises locales afin qu’elles soient attentives aux différents règlements et exigences environnementales. Leur collaboration est cruciale et il en va de leur responsabilité également, selon Simon Blanchet.
Initiatives à long terme
Chapais ne se limite pas à des actions immédiates et explore certaines initiatives à long terme. Parmi ces initiatives, on retrouve celle des énergies renouvelables. « La Ville prévoit l’installation de panneaux solaires sur les bâtiments municipaux d’ici 2030. Des analyses de faisabilité sont actuellement en cours pour évaluer les opportunités à moyen terme. »
Et il y a tout le dossier de la création de zones protégées. « En partenariat avec l’Association des propriétaires de chalets du lac Opémiska, Chapais soutient un projet de conservation de la forêt située entre la ville et le lac Opémiska. L’objectif est de préserver cet espace pour les activités communautaires tout en conciliant ces usages avec l’exploitation forestière locale », conclut Simon Blanchet.