Pas facile la restauration dans le nord

Les propriétaires du restaurant Le Borée de Chibougamau ont pris plusieurs personnes par surprise la semaine dernière en annonçant que leur restaurant, un incontournable en ville, est à vendre. Prêts à passer le flambeau et à relever de nouveaux défis, ils veulent rassurer les gens : il n’y a pas de fermeture en vue. Mais est ce que Chibougamau perdra un autre restaurant ?

Dans leur publication sur les réseaux sociaux, les deux propriétaires du restaurant le Borée, Alain Lachance et Christian Proulx, parlent d’une opportunité d’affaire unique de mettre la main sur une entreprise qui fonctionne bien, qui est en santé financière avec une clientèle fidèle et une possibilité de croissance réelle. Pourtant, quand on fait la liste des restaurants encore ouverts à Chibougamau, cette liste n’est pas vraiment longue. Seulement quelques irréductibles réussissent à tirer leurs épingles du jeu. Quelle est leur recette, qu’ont-ils fait de particulier pour réussir ou plusieurs ont échoué ?

Décision réfléchie

Lors de notre entretien avec Alain Lachance, il nous a tout de suite affirmé que la décision des deux associés était bien réfléchie. Ils y pensaient depuis un bon moment. « Christian veut prendre sa retraite dans un an et, moi, après mûre réflexion, je suis prêt à passer à autre chose aussi. » Suite à leur décision, il y a quelques mois, les deux associés ont commencé à se préparer pour une éventuelle vente » Pour faire les choses dans le bon ordre, ils ont fait évaluer l’entreprise, la bâtisse, les équipements, le restaurant et l’auberge. « Pour ceux qui seraient inquiets, l’entreprise va très bien, elle est en bonne santé financière, je ne continue pas seul, simplement parce que, j’ai commencé avec Christian, je finis l’aventure en même temps que lui. »

Le monde de la restauration n’est pas un monde facile, particulièrement dans le nord du Québec alors que plusieurs ont essayé d’ouvrir des restaurants mais peu ont réussi à durer. Pour le copropriétaire du Borée, il n’y a pas un seul élément à pointer du doigt, mais un ensemble de facteurs. Pour commencer, la qualité de la nourriture. « Le monde aime ça, le monde revient, les travailleurs particulièrement. » La qualité du service aussi. « Quand tu es servi avec le sourire… nos serveuses sont de bonne humeur et sont enjouées. » Il nous mentionne aussi la fidélité de leur clientèle locale; il y a des gens qui mangent au restaurant presque tous les jours. Il ne faut pas oublier l’auberge au-dessus du restaurant. Souvent les chambres sont louées à des travailleurs; ils doivent manger quelque part, alors ils viennent au restaurant. « Nos clients se sentent à la maison quand ils sont chez nous. Il y a une ambiance familiale. » La stabilité du personnel de l’entreprise aide beaucoup. Les clients aiment revoir les mêmes visages, malgré que l’équipe se soit agrandie, il y a peu de mouvements de personnel au restaurant Le Borée. C’est d’ailleurs pourquoi la décision de fermer les weekends a été prise il y a quelques mois, histoire de donner une qualité de vie à toute l’équipe. Mais le potentiel est là pour élargir les périodes d’ouverture. Cependant, le personnel demeure un défi constant même quand une entreprise va bien.

Aucune fermeture

Les deux propriétaires ne se sont pas mis de date limite pour la vente et la clientèle peut dormir tranquille. « Nous n’avons pas de date limite. On va continuer à faire rouler le restaurant et c’est à notre avantage que tout aille bien. On veut que les prochains propriétaires le prennent en bonne santé. » M. Lachance nous mentionne même que des investissements et des améliorations sont prévues dans les prochaines semaines. Ce qui était prévu va être fait.