Octroi de 346 000 $ – Les MCS seront traçables de l’extraction à l’intégration dans les composants des batteries

La ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina, affirme ce que le projet pilote va permettre. (Crédit Cabinet de la ministre MRNF)

Grâce à un soutien financier du gouvernement du Québec de 346 000 $, Propulsion Québec met en place un projet pilote de traçabilité des minéraux critiques et stratégiques, l’une des richesses naturelles du Nord-du-Québec. La ministre Maïté Blanchette Vézina en a fait l’annonce le 11 février dernier.

« L’objectif est de stimuler la croissance de la filière batterie au Québec. Cette traçabilité permet d’accorder une valeur à certains critères distinctifs en lien avec les minéraux critiques et stratégiques comme les normes environnementales, la valeur sur le marché ou encore les normes du Québec encadrant le travail des enfants. Cette traçabilité va permettre aussi de donner accès au marché de l’Union européenne », explique en entrevue la ministre des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF).
La ministre souligne que six entreprises de la chaine de valeur de la filière batterie du Québec utiliseront l’outil de traçabilité, dont des sociétés minières.
Elle donne en exemple le projet minier Nemaska Lithium dans le Nord-du-Québec qui annonçait en novembre dernier, aller de l’avant avec son projet de construction et de mise en service du projet intégré d’hydroxyde de lithium, qui inclut la mine Whabouchi, située dans le Nord-du-Québec, et une usine de transformation à Bécancour.

Passeport batterie

L’Europe va en effet introduire le passeport batterie dès 2027. « Dans un contexte où certains États du monde cherchent à se doter de règlementations dans la filière batterie, dont l’Europe avec l’introduction du passeport batterie dès 2027, le Québec souhaite agir de façon proactive dans la traçabilité des MCS afin de confirmer sa place de leader dans cette chaine de valeur », souligne le communiqué émis à la suite de cette annonce.
La ministre souligne que, parmi les éléments importants que ce projet pilote va permettre, il y a les impacts qu’ont les MCS sur l’environnement et les gaz à effet de serre (GES) en lien avec la filière batterie.
« C’est en vue de démontrer leur provenance responsable et la faible empreinte carbone des MCS de l’extraction jusqu’à leur utilisation dans les composants des batteries », ajoute la ministre Blanchette Vézina.

En temps réel

« Cette technologie, éprouvée et répondant aux plus hauts standards en matière de critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), permettra de suivre en temps réel les informations relatives aux MCS tout au long de la chaine d’approvisionnement, de leur extraction à leur intégration dans les composants des batteries, incluant le recyclage. »
Le projet pilote vise à faire gagner en maturité l’écosystème québécois et le rendre prêt à répondre aux exigences règlementaires à venir et à celles de la clientèle, en matière de partage des données, selon le MRNF.
Dans le cadre du projet pilote, la plateforme québécoise Optchain du Groupe OPTEL, partenaire de réalisation, sera adaptée et déployée comme outil de traçabilité dans les six entreprises de la chaine de valeur de la filière batterie du Québec.

Faciliter la collaboration

Le projet permettra de faciliter la collaboration entre les divers acteurs de la chaine de valeur de la batterie et à réconcilier, en vue du futur passeport batterie européen, des données et des indicateurs suivis par l’initiative « Vers le développement minier durable », de l’Association minière du Canada, et par la Global Battery Alliance, à l’international.
Le communiqué précise « qu’en combinant ses ressources naturelles et son savoir-faire de pointe, le Québec a tout ce qu’il faut pour se distinguer à chacune des étapes de la chaine d’approvisionnement de cette filière ».
Prêt à démarrer le projet pilote

Questionnée à savoir si l’annonce du projet pilote a été accéléré en raison des tarifs douaniers supplémentaires du gouvernement américain sur les produits canadiens dès le 4 mars prochain, la ministre affirme qu’on travaillait déjà sur ce projet depuis les dernières années.

« La mission que j’ai effectuée en Europe en octobre dernier m’a permis de discuter avec des partenaires européens. Elle nous a montré que nous étions prêts à démarrer le projet pilote et que la diversification des marchés pour les minéraux critiques et stratégiques de la filière batterie était très importante » souligne la ministre.
Cette mission avait alors pour objectif de démontrer tout le potentiel nordique du Québec, au niveau minier notamment.

« Le contexte géopolitique actuel nous pousse à penser en dehors de la boite pour nos ressources naturelles. Avec un système misant sur la transparence de ses chaines d’approvisionnement et démontrant que les plus hauts standards ESG sont atteints, le Québec pourra se démarquer de ses compétiteurs sur la scène mondiale. Cela stimulera aussi la croissance de notre filière batterie et attirera des investissements supplémentaires », a mentionné la ministre dans le communiqué.

Propulsion Québec

Propulsion Québec, la grappe industrielle des transports électriques et intelligents (TEI), est un organisme à but non lucratif qui a pour mission d’accélérer la croissance de l’industrie québécoise des transports terrestres zéro émission et de renforcer sa compétitivité internationale. Elle a été créée en 2017 et compte aujourd’hui plus de 210 membres parmi les entreprises et organisations de l’écosystème TEI.

« Ce financement nous permettra de démontrer que, dans un contexte géopolitique complexe, l’efficacité à retracer la provenance des minéraux critiques et stratégiques (MCS) utilisés dans les batteries sera un atout stratégique incontournable. Le Québec pourra ainsi répondre aux attentes mondiales et inspirer de nouvelles pratiques avec des normes ESG parmi les plus exigeantes » a mentionné Michelle LLambías Meunier, présidente-directrice générale, Propulsion Québec.

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