520 000$ de la SPN – Lancement du Fonds jamésien en économie circulaire

Quatre Sociétés d’aide au développement des collectivités (SADC) s’unissent pour développer l’économie circulaire dans la région du Nord-du-Québec. Le Fonds jamésien offrira une aide financière notamment pour les petites et moyennes PME. Quatre projets sont déjà prêts à être déposés.

« C’est la Société du Plan Nord qui nous a approché en 2021 afin de créer un fonds de 520 000 $ réparti sur cinq ans, le Fonds jamésien. Nous sommes parmi les premiers à développer un tel fonds en économie circulaire. Et les besoins sont déjà bien présents », mentionne en entrevue la conseillère en économie circulaire de la SADC Chibougamau-Chapais, Caroline Drapeau.

Les quatre SADC partenaires, regroupées sous la dénomination SADC Nord-du-Québec, sont celles de Chibougamau-Chapais (SADCCC), d’Abitibi-Ouest, Barraute-Senneterre-Quévillon ainsi que celle de Matagami.

Les SADC ont travaillé à la mise en place du fonds qui a été annoncé le 5 décembre dernier. Ce sont elles qui en font la gestion. L’objectif du Fonds jamésien en économie circulaire est de stimuler les initiatives en matière d’économie circulaire dans le Nord-du-Québec.

Mme Drapeau explique que les trois grands principes de l’économie circulaire sont de réduire l’utilisation des ressources, de maximiser l’utilisation de celles-ci et de préserver ces ressources pour les générations futures. Le terme ressource fait référence notamment à la valorisation et la réutilisation des matières résiduelles.

Quatre projets en attente

Caroline Drapeau mentionne que déjà les demandes de quatre projets de la région du Nord-du-Québec seront déposées d’ici le 31 décembre prochain, date butoir pour le premier appel de projets du fonds.

« Les promoteurs de ces projets ont déjà réalisé certaines étapes, notamment en services conseils, ce qui fait qu’ils sont prêts à déposer et à aller de l’avant pour concrétiser leur projet. On ne veut surtout pas retarder le développement de ces projets. Ils sont fin prêts », affirme Caroline Drapeau.
Quels sont ces projets ? Bien évidemment, la teneur de ces projets ne peut être divulguée à cette étape-ci de dépôt au Fonds jamésien. Toutefois, la conseillère en économie circulaire pour la SADCCC précise que l’organisme sent que « ça bouillonne » pour le développement de projets en économie circulaire dans le Nord-du-Québec.

Besoin en équipements

Les projets déposés à ce fonds doivent l’être dans l’un des deux volets suivants : études et services conseils ou pour l’acquisition d’équipements visant à développer le projet.

« Le besoin ressenti pour les projets en économie circulaire pour le Nord-du-Québec est beaucoup plus pour l’acquisition d’équipements. Les promoteurs avaient signifié leur intérêt dès les premiers balbutiements du fonds en 2021, ce qui leur a permis d’aller de l’avant-plan avec le volet services conseils notamment », ajoute Caroline Drapeau.

PME vs grandes entreprises

« On ressent ce besoin pour le financement de projets. L’économie circulaire, c’est l’avenir. C’est toute la notion de développement durable et d’un meilleur environnement pour les générations futures dont il est question ici. C’est un incontournable. »

Pourquoi aider les petites et moyennes entreprises (PME) ? « L’économie du Nord-du-Québec tourne beaucoup autour des mines et de la forêt. Ce sont de grandes entreprises qui ont des conseillers en environnement et d’autres en financement. Ils peuvent donc aller chercher du financement. Les PME n’ont souvent pas de ressources dédiées, alors il est important de les aider et de les soutenir », ajoute la conseillère.

Celle-ci précise que le fonds ne vise pas à éliminer toute extraction de matières premières sur le territoire, comme le bois ou les minéraux, mais bien de récupérer les matières résiduelles pour leur donner une seconde vie. « On vise la réduction et la réutilisation des matières résiduelles. Un environnement plus sain et de plus grandes retombées économiques. C’est la population et l’économie locale qui en bénéficient au final. »

Des exemples inspirants

Questionnée sur des exemples d’économie circulaire sur le territoire, Mme Drapeau mentionne une entreprise de Radisson qui fait la récupération du verre et des matériaux de bois. Le bois broyé devient du paillis alors que le verre broyé est utilisé dans la réfection des chemins comme sous-couche.
Une entreprise de Chapais produit, quant à elle, de la vapeur en réutilisant des matières résiduelles, afin de transformer celle-ci en énergie. Cette forme d’énergie est utilisée par une autre entreprise de fabrication d’huiles essentielles.

« C’est une belle synergie industrielle présente à Chapais avec Chapais Énergie, l’usine de cogénération qui produit électricité et vapeur, BoreA Canada, qui produit des huiles essentielles avec la vapeur de Chapais Énergie et Les Serres bleues, qui se chauffent avec, encore une fois, la vapeur de Chapais Énergie. »

C’est le principe de la boucle courte où la transformation des matières résiduelles et leur réutilisation se fait entre deux lieux à proximité, ce qui permet une plus grande économie circulaire.

Entre 2024 et 2027

Les dates de dépôt pour les sept appels de projets répartis entre le 31 décembre 2024 et le 30 septembre 2027, ainsi que les stratégies en économie circulaire sont disponibles sur le site Internet de la SADCCC.

Les projets des entreprises jamésiennes doivent être en lien avec au moins l’une des douze stratégies ciblées par le fonds. Chaque projet peut bénéficier d’une aide financière maximale de 10 000 $. Les modalités et le formulaire de dépôt sont disponibles sur les sites Internet des quatre SADC.
Grâce à ce fonds, il peut y avoir des partenariats entre entreprises ou encore la création d’une PME ayant des objectifs de développement en économie circulaire.

Autres financements

Le Fonds jamésien en économie circulaire de 520 000 $ a été mis sur pied grâce au soutien financier de la Société du Plan Nord, dans le cadre du Plan d’action nordique 2023-2028 du gouvernement du Québec. Pourrait-on y avoir d’autres sources de financement qui s’y ajoutent dans l’avenir ? « L’entente avec la Société du Plan Nord est de quatre ans. Il n’y aurait pas eu de tels investissements sans la Société du Plan Nord. Pour l’instant, c’est notre financement », conclut Caroline Drapeau.