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Relance économique postpandémique : la main-d’œuvre sera l’enjeu majeur

L'immigration n'est pas la seule solution mais, selon l'UMQ, elle doit faire partie de la solution. Sur la photo, le président de l’UMQ, Daniel Côté.

Ce n’est pas d’hier que les entreprises et les intervenants du milieu de l’économie parlent de la main-d’œuvre comme étant l’enjeu des prochaines années pour une bonne santé économique. L’Union des municipalités du Québec dit en discuter depuis le début des années 2000. « Nous savons depuis longtemps que la population actuelle, à elle seule, ne peut combler les emplois vacants au Québec, et ce, malgré la robotisation ou la requalification », mentionne l’UMQ dans une lettre d’opinion publiée la semaine dernière.

« Ça fait longtemps que nous travaillons sur le problème de la pénurie de main-d’œuvre et on voit que ce problème ne cesse de s’accentuer. La pandémie peut avoir le dos large, mais la situation ne s’améliorera pas dans les prochains mois », a lancé le président du UMQ, Daniel Côté, qui est aussi le maire de Gaspé.

L’immigration, un enjeu majeur

Si on se penche sur le dossier de l’immigration, la cible d’immigrants économiques était d’environ 45 000 par an, mais le Québec n’a pas réussi à attirer plus de 25 000 immigrants l’an dernier. Ces chiffres sont inquiétants pour notre économie. Déjà au dire de l’UMQ, c’est 20 000 travailleurs en moins sur le marché du travail, si on considère qu’à la fin de l’année 2020, le nombre de postes vacants à la grandeur du Québec était d’environ 150 000. Il y a un gros manque et en plus ce chiffre ne fait qu’augmenter d’année en année.

« Cette statistique ne nous permet pas de combler en matière d’emplois les départs à la retraite et de soutenir le développement économique. Alors encore moins la relance économique postpandémie », affirme le président Côté.

Bien sûr, l’immigration n’est pas la seule solution mais, selon l’UMQ, elle doit faire partie de la solution. Le Québec n’a pas la croissance démographique pour combler au fur et à mesure les postes qui sont créés chez nous. « Malheureusement, nous ne pouvons pas par nous-mêmes soutenir les besoins de main-d’œuvre dû au faible taux de croissance démographique de la province. Oui la robotisation, oui la technologie, peuvent aider à résorber une partie de la problématique, mais est-ce que ce sera suffisant ? La réponse, c’est non », dit M. Côté.

Une fois que la constatation est faite, Daniel Côté le mentionne : « Ça va prendre des travailleurs étrangers pour assurer certains services qui ne peuvent pas être effectués par des robots. » Il faut seulement penser aux préposés aux bénéficiaires dans le domaine de la santé, aux travailleurs dans les commerces de proximité. Il y a une panoplie de corps de métier que la robotisation ne peut remplacer tout comme la modernité.

Un problème généralisé

On associe souvent les régions éloignées au problème de main-d’œuvre, mais le président de l’UMQ est catégorique : le problème est vraiment généralisé à la grandeur de la province. « Que ce soit à Chibougamau ou en Gaspésie, il n’y pas de différence. Autant pour les grands centres. Peu importe où on se trouve, on manque de main-d’œuvre. » Les entreprises ont de la difficulté à parler de développement parce que, à tous coups, on sait qu’il y aura un enjeu pour trouver du personnel. « Qui aurait cru que parler de main-d’œuvre deviendrait tabou », lance M. Côté.

Les solutions

Il n’est pas facile de trouver la solution. Il y a des pistes de solution du côté de la main-d’œuvre temporaire. Avec des immigrants temporaires, ça peut faire le travail pendant quelques mois, par exemple les travailleurs agricoles. Cependant le président de l’UMQ croit qu’il va falloir ouvrir les programmes pour avoir une meilleure vision et accueillir davantage de personnes venant de l’extérieur pour combler les besoins actuels et ajuster les prévisions à long terme sur les besoins réels de l’industrie. « Et c’est là que les municipalités entrent en jeu. Nous sommes sur le terrain, nous sommes le palier de gouvernement le plus près de la population et des besoins. Nous sommes capables d’aider le gouvernement à identifier les bonnes cibles, là où les besoins sont les plus criants en matière d’emplois. »

De plus, M. Côté croit que les municipalités sont bien outillées pour faire face à une augmentation de l’immigration. Selon lui, la plupart des municipalités offrent des services d’accueil aux personnes immigrantes ou aux nouveaux arrivants. La plupart d’entre elles ont aussi développé une multitude de services pour attirer et retenir les nouveaux arrivants. « Nous sommes des acteurs de premier plan, proches de nos entreprises et de nos services publics. »

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