Le directeur général de NQ Investissement minier (NQIM), Sylvain Lépine, trace un bilan plus que positif depuis la création du fonds d’investissement en exploration minière à l’automne 2023. De 2,7 M$ investis dans 11 projets en 2024, les investissements de NQIM pourraient atteindre les 5 M$ cette année.
« On sent une belle effervescence dans l’industrie de l’exploration minière dans le Nord-du-Québec notamment depuis la plus récente actualisation du Plan québécois pour la valorisation des minéraux critiques et stratégiques (MCS) par le Gouvernement du Québec. Le financement de projets à hauteur de 5 M$ peut être atteint, selon moi, cette année », mentionne en entrevue Sylvain Lépine, premier directeur général du fonds, dont le mandat a débuté en mars 2024.
Levier économique
Le NQIM dispose d’une enveloppe totale de 17 M$ provenant de deux bailleurs de fonds, l’Administration régionale de la Baie James (ARBJ) et la Société de développement de la Baie-James (SDBJ).
« Pour donner une idée, les 2,7 M$ investis en 2024, une première année où nous n’avions pas d’objectifs précis, ont eu un effet de levier majeur totalisant 37 fois l’investissement, soit 100 M$ sur le territoire du Nord-du-Québec », précise M. Lépine.
Les 11 projets financés en 2024 se regroupent autour de quatre types : les sociétés juniors, les sociétés majeures, les sociétés pour les minéraux industriels de base et les sociétés pour les minéraux critiques et stratégiques.
Sylvain Lépine mentionne que certains projets ont vu leur financement approuvé par le conseil d’administration du NQIM en 2024, pour des développements en 2025.
Question de timing
Le défi de NQIM est de trouver les projets à financer répondant aux critères. « C’est souvent une question de timing pour une société d’exploration minière versus son financement. En plus du développement du financement, il y a, entre autres, les visites sur le terrain avec les promoteurs », ajoute M. Lépine.
Selon ses propos, l’industrie de l’exploration minière va très bien et il y a de nombreux projets en cours. « Et ce, malgré l’incertitude économique et la difficulté pour les sociétés d’exploration minière de trouver du financement. Ajoutons à cela la hausse des couts de tels travaux. Un territoire comme le Nord-du-Québec est un grand territoire où il faut parfois investir dans des endroits loin de certaines infrastructures. »
Un énorme potentiel
Questionné sur le potentiel d’exploration minière du Nord-du-Québec, Sylvain Lépine est catégorique : le territoire a un énorme potentiel peu exploré et c’est ce qui le distingue d’autres territoires au Québec.
« Il y a beaucoup de territoires dont on n’a pas fini l’exploration. Il y a encore ce rêve de l’exploration minière au Québec qui existe. C’est pourquoi on retrouve des sociétés minières australiennes qui ont investi des capitaux importants dans le Nord-du-Québec », affirme Sylvain Lépine.
Quel est le pourcentage de territoire exploré versus celui qu’il est possible d’explorer pour le Nord-du-Québec ? « C’est une question à laquelle il est difficile de répondre parce qu’il y a plusieurs aires protégées. Cependant ce qui est intéressant, c’est l’exploration d’un site au niveau vertical plutôt qu’horizontal. »
M. Lépine fait ici référence au camp de Chibougamau-Chapais qui recèle encore du potentiel en or et en cuivre et où il faut que les sociétés minières cherchent parfois jusqu’à un kilomètre de profondeur pour y trouver les minerais.
Mandat et promotion
Le mandat de NQIM est vaste et varié. Il se définit comme un fonds d’investissement en exploration minière pour le Nord-du-Québec pour des projets répondant à des critères dont l’acceptabilité sociale. Et il y a aussi la promotion du fonds à faire lors de congrès et évènements.
Le directeur général de NQIM a participé à dix congrès et évènements au cours de 2024. Il mentionne le Mining Event of the North qui aura lieu en juin et l’AME Roundup 2026 qui se déroulera du 26 au 29 janvier 2026 à Vancouver.
« C’est une façon de prendre le pouls de l’industrie minière et d’échanger avec des promoteurs en one on one par exemple », conclut Sylvain Lépine.