Feux de 2023 : la reconstruction des camps cris se poursuit

Le Cree Trappers Association (CTA), l’Office de la sécurité économique des chasseurs cris (OSECC) et 16 sociétés d’exploration et minières ont annoncé le 9 avril dernier, avoir approuvé le financement de 2025 pour poursuivre la reconstruction des camps incendiés lors des incendies de forêt de 2023 en territoire Eeyou Istchee Baie-James. Ce sont 50 camps qui ont ainsi été reconstruits en 2024.

En entrevue, le chef de la direction de la Corporation Métaux précieux du Québec et responsable de cette initiative pour les entreprises minières, Normand Champigny, mentionne qu’il allait de soi que les sociétés minières investissent pour ces reconstructions de camps.

« Ce sont 160 camps au total qui ont été détruits par les feux de forêt en 2023. On ne pouvait pas ne rien faire. Il fallait aider à préserver et garder le mode de vie traditionnel des chasseurs et pêcheurs cris. »
Selon les informations recueillies par CNG Forestry, 11 % du territoire et près de 60 % des terrains de trappage ont été touchés par les feux de forêt de 2023.

Camps de remplacement

Rappelons qu’en 2024, le CTA lançait un programme de remplacement de camps en collaboration avec la Société Niskamoon, le gouvernement de la Nation crie et la Fondation communautaire Eenou-Eeyou afin de construire des camps de remplacement pour les chasseurs et trappeurs cris qui occupent les terres cries.
Le financement accordé par l’Office de la sécurité économique des chasseurs cris (400 000 $) et les minières (200 000 $) servira à poursuivre le processus de reconstruction des camps au cours des prochains mois.
Le 31 octobre dernier, l’OSECC et les sociétés minières avaient annoncé leur contribution financière volontaire totalisant 750 000 $ au Fonds d’initiative de reconstruction à la suite de ces feux de forêt dévastateurs.

Des appuis appréciés

« Nous apprécions sincèrement l’effusion de l’appui de différentes entreprises avec notre projet de reconstruction de camps. Notre peuple continuera à occuper nos terres en leur fournissant de nouveaux camps chauds et nous avons le désir d’aider ceux qui sont dans le besoin, et la reconstruction a été notre priorité », a déclaré Allan House, chef de la direction financière du CTA par voie de communiqué.
Le directeur général de l’OSECC, Serge Larivière a réitéré la mission de l’organisation qui est de soutenir les chasseurs cris qui choisissent la chasse comme mode de vie.

Financement en 2026

Précisons que les 16 sociétés d’exploration minière travaillent toutes sur ce territoire. Parmi celles-ci, on retrouve, entre autres, Ressources Bonterra, Critical Elements Lithium Corporation, Cygnus Metals, Corporation Métaux précieux du Québec, Harfang Exploration ou encore Troilus Gold Corporation pour ne nommer que celles-là.
Selon les propos recueillis auprès de M. Champigny, les travaux se feront de juillet à octobre cette année. Ils sont effectués par le Cree Trappers Association.
« D’ailleurs je peux confirmer qu’un autre financement de 200 000 $ sera octroyé en 2026 afin de poursuivre les travaux. Des partenaires supplémentaires ont manifesté leur intérêt à contribuer aussi en 2026. Il peut s’agir des fournisseurs de services à l’industrie de l’exploration et de l’exploitation minière qui exercent leurs activités sur le territoire d’Eeyou Istchee Baie-James », affirme M. Champigny.

Un mandat de protection

Le mandat et la responsabilité du Cree Trappers Association consistent à protéger et à promouvoir les intérêts et les valeurs des trappeurs eeyou/eenou, les activités traditionnelles et la gouvernance des territoires de chasse en Eeyou Istchee.

Ce mandat s’étend à la gestion du territoire et des ressources fauniques, ainsi qu’aux questions environnementales. L’objectif principal du CTA est de favoriser, de promouvoir, de protéger et de contribuer à la préservation du mode de vie, des valeurs, des activités et des traditions des trappeurs eeyou/eenou du Québec, ainsi que de sauvegarder le système traditionnel de territoires de piégeage eeyou/eenou.

La mission de l’OSECC est, quant à elle, d’administrer le Programme de sécurité économique des chasseurs cris, instauré en 1975 à la suite de la signature de la Convention de la Baie-James et du Nord québécois.