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Les minéraux et la toile

Fragments juxtaposés des œuvres qui seront exposées au Centre civique de Matagami.

Du 19 septembre au 7 octobre, Stéfanie Thompson exposera au Centre civique de Matagami les oeuvres créées à la suite de son périple sur la route Billy-Diamond avec le géologue chibougamois Philippe d’Amboise.

À l’été 2021, les partenaires ont voyagé une semaine sur le légendaire autoroute afin de documenter de futures oeuvres inspirées par les textures, formes et couleurs des différents types de roches et d’expliquer leur histoire et leurs caractéristiques.

Peintures, roches, notes, photos

La peintre matagamienne, surtout connue pour ses paysages et ses animaux, envisageait alors d’intégrer une certaine tridimensionnalité dans ses oeuvres, notamment en utilisant des moulages en silicone de parties de roches.
La ruée vers l’Art / Métamorphisme régional est issue de cette démarche. Chaque tableau de l’exposition sera accompagné d’une grande banderole décrivant les trouvailles géologiques de Philippe d’Amboise et exprimant la vision de la peintre sur cet univers. L’exposition se complète de roches amassées lors du périple, de notes et de photographies.
Les vidéos tournées lors de l’expédition et diffusées simultanément sur la page Facebook de Thompson, comme une sorte de making-of, seront aussi diffusées.

Un passage difficile

L’intégration esthétique et technique de reliefs dans l’oeuvre picturale de Stéfanie Thompson s’est avérée ardue et angoissante pour l’artiste.
« J’ai eu des journées, raconte-t-elle avec émotion, tu sais que tu veux faire quelque chose, tu veux produire mais tu ne sais pas comment parce que t’as jamais passé par ces chemins-là. […] En plus, le médium a couté le double de ce qui était prévu. Je suis tellement fière d’avoir persévéré dans mon engagement malgré les doutes, les angoisses et les questionnements. […] Je me suis complètement dépassée dans ce que j’ai fait. »
Mme Thompson avait tapissé son atelier de photos de roches pour être sûre de bien intégrer tout ce qu’elle avait planifié. Elle se déclare satisfaite à 100 % du résultat « J’ai été ailleurs », résume la peintre qui considère, qu’avant cette nouvelle séquence dans sa création, elle n’avait pas quitté sa zone de confort depuis longtemps. « Je n’expérimentais plus tellement, concède-t-elle. Là, j’ai mis mes toiles dehors à la grande pluie pour voir ce que ça allait donner! C’est ça qui allume mon feu intérieur de création, pis je l’avais perdu. »

Du Stéfanie Thompson quand même

Si les toiles présentées au Centre civique s’inscrivent dans l’abstraction, Stéfanie Thompson affirme que l’on reconnaitra néanmoins sa signature à cause de sa palette de couleurs. Avec beaucoup d’efforts, elle y a intégré des couleurs qu’elle n’utilise habituellement pas, celles des roches, le blanc, le gris, la couleur terre. « Je pense que j’ai réussi à trouver un équilibre », analyse-t-elle.
Elle intégrera ces nouvelles expérimentations à sa production animalière et paysagiste, qu’elle adore et qui la fait vivre, parce que c’est important pour elle d’évoluer. « Les gens s’attendent à certaines choses de moi, observe-t-elle, […] mais cette porte-là est ouverte, je peux continuer dans cette voie. »
Philippe d’Amboise – président de la Société d’histoire de la Baie-James – et Stéfanie Thompson seront présents au vernissage le15 septembre à 19 h, ainsi que lors des Journées de la Culture, du 30 septembre au 2 octobre, pour des visites scolaire et générale.

À venir

L’artiste est en pourparlers et en recherche pour faire tourner l’exposition dans d’autres lieux.
Outre sa production régulière – elle dit avoir des commandes pour deux ans – Stéfanie Thompson travaille à l’exposition Essart 49e avec Marianne Dumas et à un projet spécial à Matagami, sur lequel elle ne veut rien dévoiler pour l’instant.

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