Pour Guy Lafrenière, maire de Lebel-sur-Quévillon, le point le plus important à discuter avec les candidats dans le cadre du prochain scrutin fédéral demeure celui de la décision du fédéral de diminuer, de façon considérable, le montant à verser aux municipalités pour les années 2024-2028 dans le cadre du Programme de la taxes sur l’essence et de la contribution du Québec (TECQ).
Ottawa a diminué sa contribution en moyenne de 27 % (338 M$) pour l’ensemble des municipalités du Canada. Le programme TECQ permet de financer les travaux locaux pour les infrastructures municipales.
Rappelons que ce programme de financement des infrastructures municipales permet aux municipalités du Québec de recevoir une part des revenus de la taxe fédérale sur l’essence pour financer des projets locaux.
Uniquement pour Lebel-sur-Quévillon, le montant qui sera attribué pour la période de 2024 à 2028 sera de 963 476 $ alors qu’il a été de 1 437 045 $ pour 2019-2023, soit une diminution de 473 569 $ ou 33 %. Une diminution importante de revenus sur le budget de la municipalité qui se situe autour de 7 M$.
« Pour ma localité, il s’agit d’un point important pour la campagne électorale fédérale dont le scrutin aura lieu le lundi 28 avril prochain. Il ne faut surtout pas oublier qu’en plus de devoir subir une baisse importante du retour du Programme TECQ, les couts, pour ce type de travaux, ont grimpé de 30 % depuis quatre ans », souligne le maire Guy Lafrenière.
« J’espère qu’on aura des candidats qui vont parler de la TECQ. D’après moi, l’Union des municipalités du Québec (UMQ) et la Fédération des municipalités du Québec vont demander qu’on en débatte durant cette campagne électorale », ajoute-t-il.
Développement nordique
Le maire de Lebel-sur-Quévillon rappelle qu’on parle régulièrement, sur toutes les plateformes politiques, de développer le nord. Une volonté, selon lui, unanime, mais qui ne peut se faire sans avoir un réseau ferroviaire convenable. « Par exemple pour le lien, par train, entre Senneterre, Lebel-sur-Quévillon et Matagami, les employés du CN doivent dormir à Matagami, tellement ça prend du temps. Ils ne peuvent effectuer le trajet aller-retour, sans arrêt. »
Il importe, selon le maire, de réparer ce lien ferroviaire pour le rendre plus efficace. « Si on veut développer le nord, on doit avoir des moyens de transport adéquats. Ça doit faire partie des enjeux des candidats à l’élection fédérale. »
L’immigration au cœur des préoccupations
Comme d’autres maires du Nord-du-Québec, l’immigration avec l’embauche de travailleurs étrangers est au cœur des préoccupations du maire de Lebel-sur-Quévillon. « On manque d’humains. Nous n’avons pas assez de personnes pour pourvoir les postes qui sont disponibles dans la région. Ceux qui quittent leur pays pour venir travailler à Lebel-sur-Quévillon occupent un logement et d’autres, après un certain temps, s’achètent une résidence. Les enfants pratiquent des loisirs et des sports et ils remplissent les écoles. Pour nous, l’immigration est très importante pour l’économie du secteur, » affirme le maire. « Il faut leur faciliter les règles administratives pour leur permettre de faire immigrer au Canada leur famille. Ça n’a pas de sens que de demander aux travailleurs étrangers d’attendre un an ou deux ans avant que leurs proches viennent les rejoindre. »
Quand on demande à Guy Lafrenière quel bilan il dresse du dernier gouvernement Trudeau, il répond : « Quel bilan ? À l’été 2023, lors des feux de forêt historiques, j’ai été extrêmement déçu de l’attitude du fédéral. À Lebel-sur-Quévillon, on n’a même pas eu un seul coup de fil d’Ottawa, durant cette période. La députée de la région, Sylvie Bérubé, était présente, mais personne d’autre du fédéral. Personne… pas un ministre, ni un sous-ministre ou le chef de l’opposition n’ont communiqué avec nous. Même par un courriel », clame-t-il.
Il avoue être déconnecté, depuis ce temps, de ce qui se passe à Ottawa. « Par contre, en pareille circonstance, il ne faut pas regarder en arrière, mais plutôt se tourner vers l’avenir. On doit faire notre devoir et se rendre à l’urne le 28 avril prochain », conclut-il.