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Une nouvelle association d’entrepreneurs forestiers

« C'est bien enclenché », soutient Louis Dupuis, à propos de la campagne de recrutement de l'AQEF. Quand on leur parle [aux entrepreneurs forestiers], la réponse est très bonne. »

L’Association québécoise des entrepreneurs forestiers (AQEF) a été fondée au début de novembre et a déjà à l’agenda une rencontre exploratoire avec le chef du cabinet du ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, Pierre Dufour, à la fin de novembre.

L’AQEF viendrait combler un vide important laissé depuis la fermeture, en 2016, de l’Association québécoise des entrepreneurs en travaux d’aménagement forestier.
« Ça n’a pas de bon sang qu’on n’ait pas d’association », martèle Louis Dupuis, un économiste associé à la démarche en tant que consultant. « Nous ne sommes pas considérés, nous ne sommes pas écoutés, tant par les instances gouvernementales qu’industrielles. »
Selon lui, les entrepreneurs forestiers sont laissés seuls face à l’augmentation des couts et à la pénurie de main-d’œuvre.

300 membres d’ici un an?

L’AQEF a dix membres fondateurs et son président est Étienne Boucher, propriétaire de Les Sapins Verts, près de Montmagny. Donald Fortin est le représentant de l’organisme pour le Lac-Saint-Jean et le Nord-du-Québec, mais M. Dupuis précise que la région pourrait avoir son propre représentant si un volontaire se manifeste. « Il nous reste deux représentants à trouver, de dire M. Dupuis, un pour l’Abitibi-Témiscamingue et l’autre pour les Autochtones. »
L’AQEF vise à recruter entre 300 et 400 membres d’ici un an. Le nombre total d’entrepreneurs forestiers québécois est difficile à évaluer, considère Louis Dupuis, qui a déjà a été spécialisé en financement d’achat de machinerie lourde. « C’est moins que 1 000, c’est certain, mais est-ce plus 600 ou 750? » se questionne-t-il.

Quoi qu’il en soit, M. Dupuis assure que le recrutement de membres va bon train et que la page Facebook de l’association accueille quelque trois cent visiteurs réguliers. « C’est bien enclenché, soutient-il. Quand on leur parle [aux entrepreneurs forestiers], la réponse est très bonne. Il y a un besoin, encore plus dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre. Ce n’est pas évident de démarrer, ce n’est pas évident non plus de recruter des jeunes, quand tu pars travailler le lundi et que tu reviens le vendredi. »
L’AQEF vise aussi à recruter des membres associés chez les assureurs, les concessionnaires de machinerie, etc.

Mission

L’AQEF a pour objectif de représenter les entrepreneurs forestiers auprès des instances gouvernementales, des organismes publics, des industriels, etc. L’organisme vise également à promouvoir les métiers de la forêt et la relève entrepreneuriale, à améliorer la rémunération des entrepreneurs du secteur et à faciliter la communication entre eux.
Pendant la pandémie, les couts, ceux de pièces, des outils et des techniciens, par exemple, ont explosé. « Les entrepreneurs forestiers se font refiler les factures et eux ne peuvent pas faire la mêmes chose », avance Louis Dupuis selon qui ces derniers n’ont pas vraiment profité des hausses du prix du bois d’œuvre. « Certains donneurs d’ouvrage industriels ont augmenté les tarifications, note-t-il, mais de manière timide. Ça ne reflète pas les prix stratosphériques que le bois d’œuvre a atteint. Ainsi 1 500 $US et plus du pied mesure de planche, c’est un niveau jamais vu et probablement jamais imaginé. »
Actuellement, les prix remontent de manière similaire à l’an passé, observe-t-il.

Pénurie de main-d’œuvre

Selon l’économiste, la pénurie de main-d’œuvre avait commencé avant la pandémie, particulièrement dans les régions éloignées. « Les mines viennent chercher les employés des entrepreneurs forestiers, avance-t-il, et ces derniers courent après les opérateurs qui sont performants. Il y a une surenchère, ce qui fait augmenter les couts de la main-d’œuvre. »
« S’il n’y a pas de relève, les arbres ne vont pas se téléporter tout seuls dans la cour des scieries, s’insurge Louis Dupuis. C’est la base de la chaine d’approvisionnement; si on ne fait rien, l’industrie s’en va dans le mur. »

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