Un « trésor » de 32 000 photos de Lebel-sur-Quévillon remis à la SHBJ

Inauguration officielle de la ville, 1967. Société d'histoire de la Baie-James, fonds P114 Gérald Bolduc.

Gérald Bolduc, un photographe à la retraite qui a passé une période de sa vie à cumuler des photos de Lebel-sur-Quévillon, a fait don à la Société d’histoire de la Baie-James (SHBJ) de son album professionnel qui contient 32 000 photos numérisées.

La SHBJ offre un service d’archives agréé par les Archives nationales du Québec. Il s’agit d’une certification de qualité. Pour l’obtenir, l’OSBL doit répondre à certaines normes. Au Québec, on en retrouve une par MRC. Puisqu’il n’y a pas de (MRC) dans le secteur, c’est la SHBJ qui a ce mandat pour le secteur de la Baie-James.

Dans ses débuts, la SHBJ s’occupait du territoire de Chibougamau. Depuis l’an dernier, l’organisme a changé de nom et étend son implication à l’ensemble des municipalités de la Baie-James, dont Lebel-sur-Quévillon.

« Nous nous sommes donc rapprochés du reste de la communauté de la Baie-James. Il y a du rattrapage à faire puisque, sur 50 ans d’existence, environ 45 années ont été consacrées aux archives de Chibougamau », explique Marie-Claude Duchesne, directrice par intérim de la SHBJ.

« Notre mission consiste à collecter des archives de notre territoire, de les préserver et de faire toutes les manipulations physiques pour en assurer sa viabilité. On se doit de les diffuser en proposant des activités, des expositions et une présence sur les réseaux sociaux afin d’en faire bénéficier la communauté », ajoute-t-elle.

Don sans précédent

Le don inattendu de Gérard Bolduc est sans précédent. Le photographe qui réside à Val-d’Or a exercé sa profession à Lebel-sur-Quévillon de 1974 à 1984. Ses photos couvrent de nombreux évènements qui ont marqué l’histoire de ce secteur. « On y voit, en images, la vie communautaire de l’époque, la vie sociale et les évènements politiques. Il a également pris plusieurs belles photos aériennes de Lebel. Ça n’arrive pas souvent qu’on nous remette un tel fichier. C’est gigantesque comme acquisition. »

Une surprise de taille

La DG par intérim raconte que, lorsqu’elle a communiqué la première fois avec le donateur, il lui a mentionné détenir environ 4 000 photos. « Avec 4 000 photos, c’était déjà une très belle collection. Telle fut notre surprise, par la suite, de constater qu’il nous a fait don non pas de 4 000 photos, mais bien de 32 000 photos. » Un ajout qui ne passe pas inaperçu à la SHBJ.

« Souvent, les dons contiennent des albums de 1 000, voire 2 000 photos pour nos fonds d’archives. » L’autre particularité de ce don concerne la numérisation de toute cette collection.

« Habituellement, on archive les photos d’origine. Dans ce cas-ci, puisqu’il avait détruit les originaux et qu’il les avait numérisés au préalable, il était possible de les acquérir de cette façon. Les photos d’origine n’existant plus, la collection numérisée devient l’archive. »

Un travail de moine

Toutes ces photos ont été téléchargées sur un disque dur puis expédiées à la SHBJ. « Ça va être quand même long pour toutes les classer et les rendre disponibles pour le public. Par contre, dans les 32 000, il se peut que l’on retrouve des doublons. Il y aura probablement un petit ménage à faire. »

« Nous allons entreprendre des démarches pour obtenir les services d’un ou d’une archiviste pour faire le plus gros du travail afin que ce soit rapidement accessible pour la communauté. »

Ce don, à lui seul, fait augmenter de 50 % le nombre de photos en inventaire. « Avant de recevoir les 32 000 photos, nous en avions ramassé, en 50 ans d’histoire, 64 000. »

Autres acquisitions récentes

De plus, au cours des dernières semaines, la SHBJ a fait l’acquisition de deux autres collections d’archives de photos.
« Au début de septembre, nous avons reçu Thérèse Villeneuve, une travailleuse sociale de profession. Elle a déjà écrit un livre sur le feu qui est survenu dans la nuit du 31 décembre 1979 au 1er janvier 1980, à la salle communautaire Opémiska à Chapais. »
« Pour produire ce livre, elle avait rencontré une soixantaine de grands brulés, personnes endeuillées et intervenants de l’époque. Elle nous a transmis les archives de ses recherches et entrevues. Toutefois, ces informations vont demeurer confidentielles, mais disponibles, par exemple, pour des chercheurs. »

Pierre Daisy, un anthropologue qui a travaillé toute sa vie avec les Cris, a récemment garni les archives de la SHBJ. Il s’est intéressé à la traite des fourrures.

« Il a étudié l’histoire de la compagnie Revillon Frères qui est en quelque sorte le Chanel de la fourrure en France. « En 1902, ils se sont approvisionnés dans le nord du Québec pour faire compétition à la Compagnie de la Baie d’Hudson. Il nous a remis tous ses travaux. »

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