Tammy Petawabano, 30 ans de dévouement

La grande cheffe Mandy Gull-Masty, Tammy Petawabano, Marie-Louise et George Pachano et le grand chef adjoint, Norman Wapachee. (Gracieuseté)

Tammy Petawabano, de Mistissini, qui a œuvré durant 30 ans au sein de la police Eeyou Eenou, fait partie des personnes dont le dévouement a été souligné lors de la seconde édition des Médailles de reconnaissance pour services à la communauté.

Ces distinctions soulignent la contribution d’une personne crie à l’amélioration de sa communauté et de sa nation.
Dès l’âge de huit ans, Mme Petawabano a découvert sa vocation.
« J’ai vu passer un camion de police la nuit, avec le gyrophare allumé, raconte-t-elle, et je me suis dit qu’un jour je conduirais ce camion. [À l’époque], j’ai gardé ça pour moi. Mais quand j’ai commencé ma carrière, mon père m’a dit qu’il était fier de moi. Ma mère, elle, avait peur. »

Garder ses rêves

Tammy Petawabano a commencé dans la patrouille locale au sortir de l’école de police de Nicolet.
« Son travail dur et sa détermination l’ont menée à différentes positions comme investigatrice, directrice intérimaire […] et lieutenant », selon le communiqué émanant du bureau de la grande cheffe de la nation crie, qui lui a décerné la médaille. « Aujourd’hui, Tammy est investigatrice pour la Eeyou Eenou Police Force dans une unité spéciale. Durant 25 ans de service, elle a travaillé dans toutes les communautés, où elle s’est toujours dévouée […] même si Mistissini sera toujours sa demeure. »
Les débuts de Tammy Petawabano, une des premières policières cries, n’ont pas été faciles. « Ma communauté n’acceptait pas ça. Ils disaient que ce n’était pas un emploi pour une femme, confie-t-elle. Je sentais que je devrais prouver à la communauté qu’homme ou femme, tu peux agir, tu dois suivre tes rêves. »
Il lui a aussi fallu adapter ce qu’elle a appris à l’école de police de Nicolet à sa communauté, parce qu’il s’agit d’une autre culture, où par exemple, ce n’est pas accepté de sortir son arme comme on le lui avait enseigné.

Empathie souveraine

L’empathie est très certainement une approche qui a motivé la native de Mistissini à exercer son métier et à passer à travers les moments difficiles.
« J’ai beaucoup d’empathie pour les gens, dit la policière. […] Avec le temps, j’ai vu des personnes qui se mettaient dans le trouble et la communauté leur donnait une étiquette, disait « Ah, celui-là, il ne changera jamais ». Mais je savais d’où ils venaient, l’histoire derrière l’histoire, pourquoi ils étaient devenus comme ça. Ça m’a donné de l’empathie pour eux. »
Avec le temps aussi, souligne Tammy, elle a vu beaucoup de gens changer. « Quelquefois quand je les croise, je leur rappelle comment ils étaient, et je leur dis que je suis fier d’eux. Quelquefois, une personne me dit que je l’ai aidée et qu’alors, elle a commencé à travailler sur elle-même ou à chercher de l’aide. »
Ce qui l’a fait persévérer c’est qu’elle aime épauler les gens de toutes les façons possibles. « Ça me fait me sentir bien. »
Tammy Petawabano a reçu la médaille de la réalisation exceptionnelle; l’an dernier, on lui avait attribué la Barrette de la gouverneure générale du Canada pour services distingués.

George et Marie-Louise Pachano

George et Marie-Louise Pachano de Chisasibi ont, quant à eux, été honorés pour leur temps et leur engagement dans la rechercher au radar de sépultures d’élèves des pensionnats indiens. Ils ont aussi initié la conférence régionale des pensionnats indiens dans la nation crie, qui a amené les problématiques de santé mentale à l’avant-plan.

À Whapmagoostui, David Kawapit a reçu la médaille du bénévolat et du service exceptionnel. À l’hiver 2013, alors qu’il avait 17 ans, David et ses amis Stanley George Jr, Johnny Abraham, Raymond Kawapit, Geordie Rupert, Travis George et Jordan Masty, guidés par Isaac Kawapit, ont entamé une marche jusqu’à Ottawa en support de l’initiatrice du mouvement Idle No More, Theresa Spence, qui commençait une grève de la faim. De communauté en communauté sur leur route, leur nombre a cru, de sorte qu’ils étaient 300 lorsqu’ils ont atteint le Parlement, selon le communiqué.

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