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Santé mentale | Doit-on s’inquiéter suite aux deux dernières années?

Pour ce qui est du moral des troupes du CRSSS de la Baie-James, la charge mentale est aussi présente en raison des difficultés à combler tous les quarts de travail.

Au début de la pandémie, une des données qui faisait beaucoup réfléchir était la baisse de demandes des services en santé mentale dans la région suite au premier confinement, comparativement au reste de la province où les autorités remarquaient une hausse de la demande provinciale. Les autorités régionales savaient très bien que les besoins, eux, étaient toujours là. Qu’en est-il après maintenant presque deux ans plus tard alors que nous sommes dans les derniers droits à vivre avec des restrictions et les compromis?

Épuisement

La présidente-directrice générale du Centre régional de santé et de services sociaux de la Baie-James, Nathalie Boisvert, remarque que la pandémie a créé un certain épuisement mental chez les gens. Tout le monde a vécu les deux dernières années de façon bien différente; certaines personnes ont connu de plus grandes difficultés que d’autres, ont vécu un plus grand stress.

« Ce que nous avons remarqué dans nos services, c’est que oui, il y a plusieurs personnes qui ont besoin d’utiliser nos services. Est-ce que nous en avons plus qui consultent? C’est difficile à dire, lance-t-elle. Mais il y a plus de détresse au niveau des gens qui avaient déjà accès aux services. » Selon ce qu’elle perçoit, certains ont plus de difficultés à s’adapter au changement, les suivis sont plus complexes et plus longs. Il y a aussi l’urgence qui voit apparaitre plus de problèmes de santé mentale et même psychiatriques, ce qui est peu fréquent habituellement. Les troubles d’anxiété, de détresse et de dépression sont les troubles les plus fréquemment rencontrés.

Sous le thème de l’empathie

Du 2 au 8 mai se tenait la Semaine de la santé mentale qui, cette année, avait pour thème L’empathie. Mme Boisvert trouvait cette thématique particulièrement importante. « L’empathie, c’est important. Il faut écouter pour vrai, il faut parler avec les autres pour vrai. Ce sont des gestes tellement simples mais qui peuvent nous permettre de détecter des gens qui sont en détresse, qui n’iraient pas chercher de service si l’on ne les avait pas écoutés. Écouter mieux, être plus sensible aux autres, peut faire toute la différence. » Même si la semaine est terminée, les problèmes, eux, demeurent. C’est en permanence que nous devons être vigilants et prendre soin des autres.

Les troupes

Quand on demande à la PDG du CRSSSBJ comment va le moral de ses troupes qui ont pour travail de prendre justement soin de la population, elle est très satisfaite et reconnaissante envers sa grande équipe. « Ils sont tannés; nous sommes dans la fatigue pandémique, c’est clair. Il y a une charge mentale supplémentaire parce que nous avons des difficultés à combler tous les quarts de travail. Le niveau de stress est plus élevé, mais ils ont encore de l’empathie pour reprendre le thème de la semaine dernière. Les commentaires des usagers et des patients sont très bons. Nous donnons malgré tout un service de grande qualité. »

Présentement, la priorité de Mme Boisvert et de son équipe de concert avec le ministère de la Santé est de trouver des solutions, d’autres façons de faire pour être capable de recruter du personnel. Au cœur de la 5e vague, l’administration a dû faire du délestage en février et mars mais, pour l’instant, c’est plutôt de la contingence de courte durée. « Présentement, nous avons recommencé toutes nos activités, mais il y a une réalité : nous sommes à la limite de la rupture. Nous avons 37 % de nos services qui sont comblés par du privé. C’est une lutte constante. On réussit puisque nous sommes en mesure de donner les services, mais pour combien de temps? »

Au-delà de la charge quotidienne de combler les quarts de travail dans l’ensemble des services, ce qui préoccupe la pdg, ce sont les vacances qui arrivent à grand pas. « On veut absolument donner des vacances à notre personnel, mais ça va nous fragiliser encore un peu plus. Mais c’est une priorité! Tout le monde mérite des vacances et, je le répète, c’est une priorité de les leur accorder. »

Pour ce qui est de la sixième vague qui a frappé durement le personnel, il y a quelques semaines, la situation se stabilise comme partout au Québec.

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