SANTÉ. Tout comme c’est le cas pour les filles depuis 2008, les jeunes garçons de 4e année du Québec seront vaccinés gratuitement contre les infections liées au virus du papillome humain (VPH) dès cette année.
Le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec (MSSS) a décidé d’offrir ce vaccin à tous les enfants, à la suite d’un avis scientifique du Comité sur l’immunisation du Québec (CIQ) de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ). «Ce ne sont pas tous les hommes qui auront de l’activité sexuelle avec des femmes vaccinées. C’est donc bien de pouvoir offrir une protection directe à tous, au meilleur moment, c’est-à-dire avant le début des relations sexuelles», souligne la médecin-conseil à l’INSPQ, Dre Chantal Sauvageau.
Les infections liées au VPH sont aussi fréquentes chez les hommes que chez les femmes, rappelle Dre Sauvageau. «Dans 80-90% des cas, le corps est bon pour s’en débarrasser si on attend deux ans. Mais chez les hommes, comme chez les femmes, les infections peuvent persister et mener à des cancers», poursuit-elle.
Annuellement, environ 450 femmes développent un cancer lié au VPH. Chez les hommes, ce sont 270 cas par an, surtout des cancers de la gorge et de la bouche. «Le cancer du col de l’utérus fait que c’est plus fréquent chez les femmes», précise la spécialiste. Le VPH cause aussi des condylomes, ce qui est très répandu chez les deux sexes.
«La raison de vacciner tous les garçons de 4e année vise un but d’équité et de justice et non pas de protéger uniquement les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes», soutient le MSSS, qui avait permis en janvier dernier aux hommes de moins de 26 ans prévoyant ou ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes de bénéficier gratuitement du vaccin.
Pour la Dre Sauvageau, selon les modèles mathématiques, il est possible de penser que les infections liées au VPH pourraient presque totalement disparaître avec une vaccination à grande échelle. «Au Québec, on a des données qui ont montré que les types qui sont inclus dans le vaccin sont quasiment rendus absents chez les femmes qui ont pu être vaccinées, indique-t-elle. Particulièrement si elles l’ont été avant le début des relations sexuelles.»
Les garçons et filles peuvent être vaccinés directement à l’école. Une dose est donnée à l’automne et une autre au printemps.