Donald Rheault est de retour dans le feu de l’action et il se sent d’attaque pour une grosse année syndicale en 2016.
«Ça s’annonce comme une autre année très occupée pour nous, affirme le président du conseil central de la CSN pour l’Abitibi-Témiscamingue/Nord-du-Québec, qui se dit plus en forme que jamais après un arrêt de travail de quelques mois.
«Avec une quinzaine de syndicats qui seront en négociations et la lutte contre l’austérité du gouvernement libéral qui se poursuit, ça va brasser en 2016 de ce côté-là. Vous allez encore nous voir dans la rue!», de lancer M. Rheault.
Parmi les syndicats de la région affiliés à la CSN qui doivent négocier une nouvelle convention collective cette année, on en retrouve dans des secteurs aussi névralgiques que les CPE, les ambulanciers, les centres d’hébergement privés, l’hôtellerie et la foresterie.
Soulignons aussi que le conseil central de la CSN, qui compte 7200 membres répartis dans 75 syndicats en région, tiendra son congrès triennal à Val-d’Or, en mai prochain. «Ce sera un autre moment fort de 2016, alors que les grandes orientations générales pour les trois prochaines années seront déterminées par les délégués», indique M. Rheault.
Sur le chemin du gouvernement
D’autre part, les représentants du gouvernement provincial risquent à nouveau de trouver la CSN tannante en 2016, notamment pour dénoncer les coupures dans les CPE et le projet de libéralisation de l’alcool (privatiser la vente du vin). «Ils vont encore nous voir sur leur chemin…, prévient Donald Rheault.
Touche pas à ma région
«Cette mobilisation a été fort intéressante, alors que des chambres de commerce se sont jointes à nous pour faire comprendre au gouvernement que ses mesures d’austérité sont nuisibles, ajoute-t-il. Le gouvernement Couillard sera à mi-mandat en 2016 et on va travailler pour l’influencer. Les coupures dans les CPE auront un effet sur l’emploi, et on le voit déjà, avec une baisse d’inscriptions. Quant à l’alcool, l’État ne peut pas privatiser la SAQ, une vache à lait d’un milliard $ par année.»
Le fédéral à l’oeil
Tout en se réjouissant du départ du gouvernement conservateur de Stephen Harper à Ottawa, le conseil central aura à l’œil le nouveau gouvernement libéral de Justin Trudeau. «Il a fait de belles promesses et on va rester vigilants, avertit Donald Rheault. Il a retiré deux anciens projets de loi anti-syndicaux de Harper et on attend aussi de le voir respecter ses engagements de rétablir le financement de Radio-Canada, d’annuler la réforme de l’assurance-emploi et de remettre les fonds des travailleurs», raconte-t-il.
Foresterie: une bataille à finir
Le conseil central de la CSN entend continuer à travailler sur le dossier de l’approvisionnement en bois des entreprises forestières en 2016, de concert avec les directions d’usines. «Une lutte à finir, ce n’est pas encore réglé, signale Donald Rheault. On va faire d’autres représentations auprès des députés de la région et du ministre Lessard. Les entreprises veulent de la stabilité et sont prêtes à investir si elles ont le bois. Nous souhaitons aussi savoir, auprès du ministre, pourquoi le coût de la fibre est beaucoup moins cher en Ontario qu’au Québec», raconte-t-il.
Un jab à Loblaws
Dans son bilan syndical 2015, Donald Rheault n’a pas manqué de servir un jab à la compagnie Loblaws, qui a fermé trois épiceries dans la région à la suite de conflits de travail qui ne se sont jamais réglés. «On souligne le courage des 175 travailleurs qui n’ont jamais baissé les bras et qui ont perdu leur emploi. Heureusement, la plupart ont réussi à se replacer ailleurs, mentionne M. Rheault. Quant à Loblaws, ce géant de l’alimentation n’a aucun respect pour les travailleurs et la population. Priver les 4000 citoyens de Témiscaming de leur seule épicerie, il faut le faire.»