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Abolition de la maternelle 4 ans – Vent de panique à Matagami

Les élus demandent au « Centre de services scolaire de la Baie-James de réévaluer sa décision et de prendre en compte les préoccupations légitimes de la communauté et les intérêts supérieurs des citoyens en maintenant le service de maternelle 4 ans. » Photo : Site Internet Ville de Matagami

Le maire de Matagami, René Dubé, est en colère contre la direction du Centre de services scolaire (CSS) Baie-James qui a annoncé à la fin de décembre la fermeture de classes de maternelle 4 ans dans le Nord-du-Québec dont celle de Matagami.

Le premier magistrat n’y va pas de main morte pour commenter cette nouvelle. « Ce n’est pas son meilleur coup », mentionne-t-il en parlant de Michel Laplace, directeur général du CSS Baie-James.

Ainsi les parents concernés se retrouvent sans classe pour leurs enfants ni de places dans le centre de la petite enfance (CPE) des P’tits Maringouins de la municipalité. « Lorsqu’on a rencontré les gens de la CSS, en décembre, on a appris cette décision sans aucun autre préavis. Je ne suis pas fier du DG. »

Des parents en panique

Rappelons que l’impact des maternelles 4 ans avait obligé, en 2019, le CPE des P’tits Maringouins à revoir la répartition de ses places. Après avoir perdu presque tous les enfants de 4 ans, on avait ajouté des places pour les poupons avec une deuxième pouponnière. La ville de Matagami avait été choisie, à ce moment, comme projet-pilote pour contrer ces pertes.

« Les gens sont en panique. Le téléphone sonne sans cesse au CPE. Il faut se rappeler que, lorsqu’on a implanté les maternelles 4 ans, le CPE a passé proche de fermer. Heureusement, ils ont trouvé des solutions. Toutefois, impossible pour ces 14 enfants de tous retourner au CPE. Sans oublier qu’il y a une liste d’attente pour d’autres jeunes. »

Le maire est d’avis qu’il aurait été préférable de se parler avant que la CSS prenne cette décision. « Il aurait été souhaitable de se concerter et d’échanger pour regarder d’autres pistes de solution. Il y a beaucoup d’incertitude qui s’est créée auprès des parents. Il va arriver quoi avec ces parents ? On nous garroche le problème dans notre cour sans même avoir discuté avec nous. C’est comme si on nous avait dit : « Arrange-toi avec le reste ». » « À la prochaine étape, est-ce qu’on va faire la même chose avec les élèves de deuxième et troisième année en alléguant qu’on manque de professeurs »? se questionne-t-il.

Conséquences épouvantables

Pour René Dubé, les conséquences sont épouvantables. Le fait que Matagami se trouve en région éloignée, loin des municipalités voisines, contribue à augmenter le stress des gens impactés par cette décision. « Chez nous, ça pourrait même inciter des familles à déménager. Il faut absolument trouver des solutions. »

Le maire pense, entre autres, que l’on pourrait utiliser des locaux disponibles à l’école primaire. « Il y a surement une solution intelligente en plaçant nos énergies ensemble. Lorsque le CPE était en difficulté, on a mis l’épaule à la roue et, ensemble, on a réglé le problème. Il faudrait faire la même chose avec cette annonce de l’abolition de la maternelle 4 ans à Matagami. » « Du même coup, il a fragilisé le milieu et le CPE. Si je me mets à la place des parents, c’est certain que je ne la trouverais pas drôle. »

Résolution municipale

L’une des premières actions du conseil municipal fut d’adopter, à l’occasion d’une séance régulière, le 16 janvier dernier, une résolution qui a été expédiée aux ministres Bernard Drainville et Jean Boulet, au député Denis Lamothe, à la mairesse suppléante de Chapais, à la mairesse de Chibougamau, au maire de Lebel-sur-Quévillon et aux autorités du CSS Baie-James.

Dans les considérations, on peut y lire, entre autres : « La CSSBJ a agi avec désinvolture et a fait preuve d’aucune communication adéquate envers les parties prenantes concernées, sans la tenue de consultations appropriées avec les intervenants. » Les élus, avec cette résolution, demandent au « Centre de services scolaire de la Baie-James de réévaluer sa décision et de prendre en compte les préoccupations légitimes de la communauté et les intérêts supérieurs des citoyens en maintenant le service de maternelle 4 ans. »

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